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- La citoyenneté italienne : brève introduction
La citoyenneté italienne est régie par la loi du 5 février 1992, n° 91 (et ses règlements d’application, en particulier le D.P.R. du 12 octobre 1993, n° 572, et le D.P.R. du 18 avril 1994, n° 362) qui, à la différence de la législation précédente, valorise la volonté individuelle dans l’acquisition et la perte de la citoyenneté, et reconnaît le droit de posséder plusieurs citoyennetés simultanément.
Les principes fondamentaux de la citoyenneté italienne sont :
- la transmissibilité de la citoyenneté par filiation (principe du « ius sanguinis ») ;
- l’acquisition « iure soli » (par naissance sur le territoire) dans certains cas résiduels ;
- la possibilité de citoyenneté multiple ;
- la manifestation de volonté pour l’acquisition et la perte ;
À partir du 16 août 1992 (date d’entrée en vigueur de la loi n° 91/92), l’acquisition d’une citoyenneté étrangère ne détermine pas la perte de la citoyenneté italienne, sauf si le citoyen italien y renonce formellement (art. 11 loi n° 91/92), sauf dispositions prévues par des accords internationaux.
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- Acquisition de la citoyenneté
La citoyenneté italienne peut être acquise selon les modalités ci-dessous. Avec l’introduction du D.L. du 28 mars 2025, n° 36, converti avec modifications par la loi du 23 mai 2025, n° 74, l’acquisition automatique de la citoyenneté visée aux points 2.1, 2.2 et 2.3 pour les personnes nées à l’étranger possédant une autre citoyenneté est subordonnée à l’existence de l’une des exceptions prévues par l’art. 3-bis de la loi du 5 février 1992, n° 91. Pour plus d’informations, veuillez consulter la page dédiée.
2.1 Citoyenneté par filiation selon le critère du ius sanguinis
L’article 1 de la loi n° 91/92 établit qu’est citoyen par naissance l’enfant d’un père ou d’une mère italiens. Le principe du ius sanguinis, déjà prévu par la législation antérieure, est ainsi confirmé comme principe fondamental pour l’acquisition de la citoyenneté, tandis que le ius soli reste une hypothèse exceptionnelle et résiduelle.
En affirmant explicitement que la mère transmet aussi la citoyenneté, l’article consacre pleinement le principe d’égalité entre hommes et femmes en matière de transmission du statut civique.
En ce qui concerne les modalités de reconnaissance de la citoyenneté italienne iure sanguinis, elles ont été formalisées dans la circulaire n° K.28.1 du 8 avril 1991 du Ministère de l’Intérieur.
L’autorité compétente pour effectuer la vérification est déterminée selon le lieu de résidence : pour les résidents à l’étranger, il s’agit du Bureau consulaire territorialement compétent.
La procédure comprend les étapes suivantes :
- vérifier que la filiation remonte à un ancêtre italien d’origine, conformément à la circulaire susmentionnée ;
- s’assurer que cet ancêtre a conservé la citoyenneté italienne jusqu’à la naissance du descendant ; l’absence de naturalisation ou la date de naturalisation éventuelle doit être certifiée par l’autorité étrangère compétente ;
- prouver la filiation par des actes d’état civil (naissance, mariage) réguliers, légalisés si nécessaire et munis de traduction officielle ; rappelons que la transmission par la ligne maternelle n’est valable que pour les enfants nés après le 01/01/1948, date d’entrée en vigueur de la Constitution ;
- démontrer que ni le demandeur ni les ascendants n’ont jamais renoncé à la citoyenneté italienne, en interrompant la chaîne de transmission, au moyen de certificats délivrés par les autorités diplomatiques ou consulaires italiennes compétentes.
Le demandeur doit présenter une demande complète, accompagnée de la documentation requise, démontrant tous les points énumérés ci-dessus.
2.2 Attribution de la citoyenneté à la suite d’une reconnaissance, d’une adoption, d’une déclaration judiciaire de filiation pendant la minorité ou par cohabitation avec un parent naturalisé italien
La loi n° 91/92 accorde une attention particulière à l’acquisition de la citoyenneté pendant la minorité, dans les cas suivants :
a) reconnaissance ou déclaration judiciaire de filiation ; b) adoption ; c) naturalisation du parent ;
a) Citoyenneté par reconnaissance ou par déclaration judiciaire de filiation Est citoyen italien le mineur reconnu comme enfant par un citoyen italien ou déclaré enfant d’un citoyen italien par un juge (art. 2, alinéa 1 de la loi n° 91/92).
b) Attribution de la citoyenneté à la suite d’une adoption pendant la minorité Le mineur étranger adopté par un citoyen italien acquiert la citoyenneté italienne par décision de l’autorité judiciaire italienne, ou, en cas d’adoption prononcée à l’étranger, par décision étrangère rendue effective en Italie par une ordonnance de transcription dans les registres d’état civil, émise par le Tribunal pour mineurs. Si l’adopté est majeur, il peut acquérir la citoyenneté italienne par naturalisation, après 5 ans de résidence légale en Italie suivant l’adoption.
c) Attribution de la citoyenneté pendant la minorité à la suite de la naturalisation du parent Selon l’art. 14 de la loi n° 91/92, « Les enfants mineurs de ceux qui acquièrent ou recouvrent la citoyenneté italienne, s’ils vivent avec eux, acquièrent la citoyenneté italienne, mais, devenus majeurs, peuvent y renoncer s’ils possèdent une autre citoyenneté. Le premier alinéa s’applique si, à la date de l’acquisition ou du recouvrement de la citoyenneté par le parent, le mineur réside légalement en Italie depuis au moins deux années consécutives ou, s’il est âgé de moins de deux ans, depuis la naissance ». L’acquisition dépend donc de la cohabitation effective selon le droit italien, à condition que le mineur réside en Italie de manière continue pendant deux ans (ou depuis la naissance) à la date d’acquisition ou de recouvrement par le parent, exigence introduite par le décret législatif du 28 mars 2025, n° 36, converti par la loi du 23 mai 2025, n° 74. L’art. 12 du D.P.R. n° 572/93 précise que la cohabitation doit être stable et effective, justifiée par une documentation appropriée, et qu’elle doit exister au moment de l’acquisition ou du recouvrement de la citoyenneté du parent.
2.3 Élection de la citoyenneté à la suite de la reconnaissance de filiation à l’âge adulte
Lorsque la reconnaissance ou la déclaration judiciaire concerne un majeur, celui-ci acquiert la citoyenneté italienne uniquement s’il exprime sa volonté dans l’année suivant la décision, par le biais d’une “élection de citoyenneté” (art. 2, alinéa 2 de la loi n° 91/92).
Conformément à l’art. 3 du D.P.R. du 12.10.1993, n° 572 (règlement d’application de la loi n° 91/92), la déclaration d’élection de citoyenneté doit être accompagnée des documents suivants :
- acte de naissance (pour identifier précisément le demandeur) ;
- acte de reconnaissance ou copie authentifiée du jugement établissant la paternité ou la maternité ;
- certificat de citoyenneté du parent.
Enfin, il convient de noter que la déclaration judiciaire de filiation peut avoir été effectuée à l’étranger : dans ce cas, le délai d’un an pour effectuer la déclaration d’élection de citoyenneté court à partir de la date à laquelle la décision étrangère devient effective en Italie.
2.4 Évaluation des demandes selon le décret-loi du 28 mars 2025, n° 36, converti par la loi du 23 mai 2025, n° 74
Les demandes présentées à la suite de la promulgation du décret-loi du 28 mars 2025, n° 36, converti, avec modifications, par la loi du 23 mai 2025, n° 74, subordonnent l’acquisition de la citoyenneté italienne à l’existence de certaines conditions. Pour consulter le texte législatif mis à jour, veuillez utiliser le lien suivant.
En particulier, les demandeurs nés à l’étranger et titulaires d’une autre citoyenneté ne sont pas réputés avoir acquis automatiquement la citoyenneté italienne, sauf si :
- Un ascendant de premier ou deuxième degré (parents ou grands-parents) possède – ou possédait au moment de son décès – uniquement la citoyenneté italienne ;
- Un parent ou un adoptant a résidé en Italie pendant au moins deux années consécutives après avoir acquis la citoyenneté italienne et avant la date de naissance (ou d’adoption) de l’enfant.
Pour prouver la satisfaction de l’un des critères ci-dessus, le demandeur doit fournir une documentation appropriée :
À titre d’exemple, pour démontrer la possession exclusive de la citoyenneté italienne :
- certificats négatifs de citoyenneté ;
- attestations de renonciation à la citoyenneté ;
- certificats de non-inscription sur les listes électorales.
Pour prouver une résidence en Italie pendant au moins deux années consécutives :
- certificat historique de citoyenneté.
Les simples déclarations de la partie ne sont pas suffisantes.
2.5 Citoyenneté par bénéfice de loi (art. 4)
Ce cas, régi par l’article 4 de la loi n° 91/92, s’applique généralement à des situations qui ne concernent que le territoire italien. La réglementation pertinente relève du Ministère de l’Intérieur.
Nous signalons ici uniquement la disposition permettant aux enfants d’un parent italien de naissance d’acquérir la citoyenneté italienne si les parents (ou le tuteur) en font la déclaration. Si cette déclaration est présentée dans l’année suivant la naissance de l’enfant (ou de la date ultérieure d’établissement de la filiation – y compris adoptive), l’enfant peut acquérir la citoyenneté italienne même s’il réside à l’étranger ; si plus d’un an s’est écoulé depuis la naissance, l’enfant devra résider légalement en Italie pendant au moins deux années consécutives pour que la déclaration produise effet.
Devenu majeur, il pourra renoncer à la citoyenneté, à condition qu’il possède une autre citoyenneté.
Des déclarations peuvent également être présentées jusqu’à 23h59 (heure de Rome) du 31 mai 2026, pour les personnes mineures au 24 mai 2025, enfants de citoyens iure sanguinis visés aux lettres a), a-bis) et b) de l’article 3-bis, paragraphe 1, de la loi du 5 février 1992, n° 91.
Pour l’acquisition de la citoyenneté italienne en vertu de l’article 4, une contribution de 250 € est exigée au profit du Ministère de l’Intérieur.
2.6 Concession de la citoyenneté selon l’article 9 (notamment service rendu à l’État italien)
L’article 9 de la loi n° 91/92 prévoit la concession de la citoyenneté italienne par décret du Président de la République, en tenant compte de conditions spécifiques et du niveau d’intérêt public, et en modulant la durée de résidence légale nécessaire pour pouvoir soumettre la demande.
En règle générale, une résidence légale en Italie d’au moins 10 ans est exigée pour les étrangers non communautaires (article 9, lettre f), mais ce critère n’est pas requis pour les étrangers ayant exercé un service – même à l’étranger – pour le compte de l’État italien pendant au moins cinq ans (article 9, lettre c).
Comme il s’agit de cas applicables uniquement sur le territoire italien, la réglementation est à consulter auprès du Ministère de l’Intérieur.
Le deuxième alinéa de l’article 9 prévoit que la citoyenneté italienne peut être concédée par décret du Président de la République, après avis du Conseil d’État et délibération du Conseil des Ministres, sur proposition du Ministre de l’Intérieur, en accord avec le Ministre des Affaires étrangères, à tout étranger ayant rendu des services éminents à l’Italie ou lorsqu’il existe un intérêt exceptionnel de l’État.
La procédure ne nécessite pas de demande formelle de la part du bénéficiaire, mais implique une proposition émanant d’institutions, de personnalités publiques ou d’associations attestant de l’existence des conditions légales requises.
Elle inclut les avis des organismes de sécurité et, pour les résidents en Italie, de la Préfecture du lieu de résidence.
Il est nécessaire d’obtenir le consentement écrit du bénéficiaire pour l’acquisition de la citoyenneté.
Même dans ce cas, le décret présidentiel n’a pas d’effet si la personne, résidant à l’étranger, ne prête pas serment de fidélité à la République devant l’bureau consulaire compétent, conformément à l’article 10 de la loi.
La citoyenneté devient effective le jour suivant le serment.
2.7 Citoyenneté par mariage et union civile
L’acquisition de la citoyenneté par le conjoint étranger ou apatride d’un citoyen italien est régie par les articles 5, 6, 7 et 8 de la loi 91/92 et ses modifications successives. Le conjoint étranger peut acquérir la citoyenneté italienne sur demande, en présence des conditions suivantes :
- En Italie : deux ans de résidence légale après le mariage/union civile ou à compter de la date d’acquisition de la citoyenneté italienne par naturalisation du conjoint ;
- À l’étranger : trois ans après le mariage/union civile ou à compter de la date d’acquisition de la citoyenneté italienne par naturalisation du conjoint.
Ces délais sont réduits de moitié en présence d’enfants nés ou adoptés par les conjoints ;
- validité du mariage/union civile selon le droit italien et transcription de l’acte de mariage/union civile auprès de la commune italienne compétente, ainsi que maintien du lien conjugal jusqu’à l’adoption du décret ;
- absence de condamnations pénales pour des délits punis d’une peine maximale d’au moins trois ans de réclusion ou de condamnations prononcées par une autorité judiciaire étrangère à une peine supérieure à un an pour des délits non politiques, lorsque la condamnation a été transcrite en Italie ;
- absence de condamnations pour l’un des délits prévus dans le livre II, titre I, chapitres I, II et III du code pénal (délits contre la personnalité de l’État) ;
- absence de raisons d’obstacle liées à la sécurité de la République ;
- connaissance certifiée de la langue italienne à un niveau non inférieur au B1 du « Cadre commun de référence pour la connaissance des langues » (règle en vigueur pour les demandes présentées à partir du 04.12.2018).
Les personnes résidant à l’étranger doivent présenter la demande d’acquisition de la citoyenneté italienne par voie télématique selon la procédure établie par le Ministère de l’Intérieur. Le demandeur doit s’enregistrer sur le portail dédié à l’adresse suivante : https://www.interno.gov.it/servizi/servizi-line et, après avoir effectué le login, il aura accès à la procédure télématique pour la présentation de la demande de citoyenneté.
Afin de faciliter l’identification de la représentation diplomatique-consulaire territorialement compétente pour recevoir la demande, l’adresse internet mentionnée ci-dessus comporte un lien permettant à l’utilisateur – après avoir sélectionné l’État de résidence – de choisir, via un menu déroulant, la représentation compétente en accédant à une liste comprenant l’ensemble du réseau diplomatique-consulaire du pays sélectionné.
L’utilisateur doit remplir tous les champs du formulaire et insérer les documents obligatoires suivants indiqués par le Ministère de l’Intérieur pour effectuer la demande de citoyenneté (il est rappelé que le règlement U.E n° 2016/1191, entré en vigueur le 16 février 2019, prévoit l’exemption de légalisation à condition que les documents publics soient délivrés à un citoyen de l’Union par les autorités de son État membre de citoyenneté) :
- extrait de naissance du pays d’origine (conforme aux obligations légales en matière de légalisation/apostille et de traduction), complet de toutes les données personnelles, ou, en cas d’impossibilité documentée, attestation délivrée par l’autorité diplomatique-consulaire du pays d’origine dans laquelle sont indiquées les données exactes (nom, prénom, date et lieu de naissance), ainsi que la filiation ;
- certificat pénal du pays d’origine, et des éventuels pays tiers de résidence et des pays dont le demandeur détient la citoyenneté (conformes aux obligations légales en matière de légalisation/apostille et de traduction) ;
- reçu du paiement de 250 euros ;
- document d’identité : photocopie du passeport en cours de validité (pages avec les données personnelles, photographie, dates de délivrance et d’expiration) ou carte d’identité ;
- certificat de connaissance de la langue italienne non inférieur au niveau B1 du Cadre Européen Commun de Référence (CECR) ou diplôme délivré par un établissement d’enseignement public ou reconnu par le Ministère de l’Éducation, de l’Université et de la Recherche et par le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale. Les établissements dont les certifications sont admises sont exclusivement : l’Université pour étrangers de Sienne (CILS), l’Université pour étrangers de Pérouse (CELI), l’Université Roma Tre (Cert.It), l’Université pour étrangers “Dante Alighieri” de Reggio Calabria (Ce.Co.L.) et la Société Dante Alighieri (PLIDA).
Ne sont pas tenus de présenter le certificat de connaissance de la langue italienne :
- Les étrangers (même s’ils résident à l’étranger) ayant signé l’accord d’intégration prévu à l’article 4 bis du décret législatif n. 286/1998 Texte Unique Immigration ;
- Les titulaires d’un permis de séjour UE (ou CE) pour les résidents de longue durée visé à l’article 9 du même texte ;
- Ceux qui ont obtenu un diplôme délivré par un établissement d’enseignement public ou reconnu par le Ministère de l’Éducation et/ou par le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale ;
- Sont également exemptés de la présentation de ce certificat de langue les personnes atteintes de « graves limitations de la capacité d’apprentissage linguistique dues à l’âge, à des pathologies ou à un handicap, attestées par une certification délivrée par une structure sanitaire publique », en vertu de l’arrêt n° 25/2025 de la Cour Constitutionnelle.
Après la présentation de la demande télématique, l’utilisateur sera convoqué par la représentation diplomatique-consulaire qui a reçu la demande pour l’identification et les autres démarches nécessaires à la finalisation de la demande, y compris l’acquisition en original de la documentation jointe à la demande en ligne et tout autre document utile à l’instruction de celle-ci.
À ce propos, il est précisé que l’extrait de l’acte de mariage, le certificat de composition familiale et le certificat de citoyenneté italienne du conjoint sont remplacés, si le demandeur est citoyen de l’UE, par une autocertification conformément au D.P.R. 445/2000 et, enfin, à la loi 183/2011.
Le demandeur citoyen d’un pays non membre de l’Union européenne peut être dispensé de la présentation de l’extrait de l’acte de mariage/union civile, du certificat de composition familiale et du certificat de citoyenneté italienne du conjoint uniquement si ces actes sont déjà en possession de la représentation diplomatique-consulaire.
Conformément à l’article 4, alinéa 5 du D.P.R. n. 572/93, le Ministère de l’Intérieur est habilité à demander, selon les cas, d’autres documents.
Il est rappelé que, en vertu de la directive du Ministre de l’Intérieur du 7 mars 2012, à partir du 1er juin 2012, la compétence pour la délivrance des décrets de concession de la citoyenneté revient :
- au Préfet pour les demandes présentées par l’étranger résidant légalement en Italie ;
- au Chef du département des Libertés Civiles et de l’Immigration, lorsque le conjoint étranger réside à l’étranger ;
- au Ministre de l’Intérieur si des raisons liées à la sécurité de la République sont en jeu.
Il est recommandé, dans tous les cas, de consulter le site web de la représentation compétente selon le lieu de résidence.
2.8 Attribution de la citoyenneté jure soli comme critère résiduel et supplétif
Acquièrent la citoyenneté italienne : – celui dont les parents sont inconnus ou apatrides ou ne transmettent pas leur citoyenneté à l’enfant selon la loi de l’État dont ils sont citoyens (art. 1, alinéa 1, lettre b de la loi n. 91/92) ; – l’enfant d’inconnus trouvé abandonné sur le territoire italien et dont la citoyenneté ne peut être déterminée (art. 1, alinéa 2 de la loi n. 91/92).
- Perte de la citoyenneté
Le citoyen italien peut perdre la citoyenneté automatiquement ou par renonciation formelle.
Perte automatique de la citoyenneté :
- le citoyen italien qui s’engage volontairement dans l’armée d’un État étranger ou accepte une fonction publique auprès d’un État étranger malgré l’interdiction explicite du Gouvernement italien (art. 12, alinéa 1 de la loi n° 91/92) ;
- le citoyen italien qui, durant l’état de guerre avec un État étranger, a effectué un service militaire, occupé une fonction publique ou acquis la citoyenneté de cet État (art. 12, alinéa 2 de la loi n° 91/92) ;
- l’adopté en cas de révocation de l’adoption pour un fait qui lui est imputable, à condition qu’il détienne ou acquière une autre citoyenneté (art. 3, alinéa 3 de la loi n° 91/92).
- Renonciation à la citoyenneté
Perte de la citoyenneté à condition qu’il y ait renonciation formelle :
- l’adopté majeur, suite à la révocation de l’adoption pour un fait imputable à l’adoptant, à condition qu’il détienne ou réacquière une autre citoyenneté (art. 3, alinéa 4 de la loi n° 91/92) ;
- le citoyen italien, s’il réside ou établit sa résidence à l’étranger et s’il possède, acquiert ou réacquiert une autre citoyenneté (art. 11 de la loi n° 91/92) ;
- le majeur qui a obtenu la citoyenneté italienne durant sa minorité suite à l’acquisition ou réacquisition de la citoyenneté par l’un des parents, à condition qu’il détienne une autre citoyenneté (art. 14 de la loi n° 91/92).
La déclaration de renonciation à la citoyenneté est faite, en cas de résidence à l’étranger, auprès de l’Office consulaire compétent. Elle doit être accompagnée des documents suivants :
- acte de naissance délivré par la commune auprès de laquelle l’acte est enregistré ou transcrit ;
- certificat de citoyenneté italienne ;
- documentation relative à la possession de la citoyenneté étrangère ;
- documentation relative à la résidence à l’étranger, si demandée.
Le mineur ne perd PAS la citoyenneté italienne si un ou les deux parents la perdent ou réacquièrent une citoyenneté étrangère.
- Réacquisition de la citoyenneté
La réglementation relative à la réacquisition de la citoyenneté est contenue dans l’art. 13 de la loi n° 91/92. Il est précisé que le citoyen résident à l’étranger ayant perdu la citoyenneté peut la réacquérir conformément à l’alinéa 1, lettre c), après une déclaration appropriée auprès de l’Office consulaire compétent, à condition d’établir sa résidence en Italie dans l’année suivant ladite déclaration.
Les femmes mariées à des étrangers avant le 1er janvier 1948, qui – en vertu du mariage – ont automatiquement acquis la citoyenneté de leur mari, ont perdu la citoyenneté italienne et peuvent la réacquérir, même si elles résident à l’étranger, au moyen d’une déclaration. La déclaration de réacquisition est faite, en cas de résidence à l’étranger, auprès de l’Office consulaire compétent. Elle doit être accompagnée des documents suivants :
- acte de naissance délivré par la commune auprès de laquelle l’acte est enregistré ou transcrit ;
- documentation attestant la possession antérieure de la citoyenneté italienne ;
- documentation relative à la possession de la citoyenneté étrangère ou au statut d’apatride ;
- certificat de composition familiale ou documentation équivalente.
De plus, l’article 17 de la loi n° 91/1992, modifié par le décret-loi n° 36/2025 tel que converti par la loi n° 74/2025, prévoit la réouverture des délais pour la réacquisition de la citoyenneté au bénéfice des ex-citoyens nés en Italie ou ayant été résidents en Italie pendant au moins deux années consécutives, et ayant perdu leur citoyenneté au plus tard le 15 août 1992 en application des articles 8, n. 1 et n. 2, ou 12 de la loi n° 555 de 1912 (naturalisation dans un pays étranger, renonciation suite à l’acquisition involontaire de la citoyenneté étrangère, enfants mineurs vivant avec un parent ayant perdu la citoyenneté).
La possibilité de réacquisition ne s’applique pas aux personnes ayant renoncé à la citoyenneté italienne (ou l’ayant perdue pour une autre raison) à partir du 16 août 1992.
Les déclarations de réacquisition pourront être présentées du 1er juillet 2025 au 31 décembre 2027.
Le demandeur doit présenter :
- document d’identité valide délivré par l’Autorité du pays de citoyenneté actuelle ;
- certificat de naissance : si né à l’étranger, il devra être présenté conformément aux règles de transcription en Italie, légalisé et traduit ;
- pour les personnes nées à l’étranger, certificat historique de résidence délivré par la commune italienne compétente ;
- certificat historique de citoyenneté ;
- documentation démontrant la cause et la date de la perte de citoyenneté (il faudra prouver l’acquisition de la citoyenneté étrangère et, dans les cas prévus, la renonciation à la citoyenneté italienne : certificat de naturalisation ou, si prévu par la pratique locale, certificat de naissance accompagné de la certification de citoyenneté et du titre sur lequel elle est acquise ; la documentation délivrée par les Autorités étrangères devra être dûment légalisée et traduite).
Pour les déclarations de réacquisition de la citoyenneté italienne, une contribution de 250 € est requise, à verser auprès de l’Office consulaire. La déclaration doit être rendue personnellement par l’intéressé.
Selon l’article 15 de la loi n° 91/1992, l’intéressé ne réacquiert pas la citoyenneté à partir de la date de naissance, mais à partir du jour suivant celui où la déclaration est rendue.
- Déclaration de possession ininterrompue pour la femme mariée à un citoyen étranger depuis le 1er janvier 1948
Les femmes qui, après le 1er janvier 1948, ont automatiquement acquis une citoyenneté étrangère par mariage avec des citoyens étrangers ou par naturalisation étrangère du mari né italien n’ont PAS perdu la citoyenneté italienne. Afin de permettre les annotations nécessaires en marge des actes d’état civil, il est nécessaire que les femmes concernées (ou leurs descendants) manifestent aux bureaux consulaires compétents la volonté de la conserver, au moyen d’une déclaration de possession ininterrompue.
- Simplification administrative et coûts
Il est rappelé qu’à la lumière des articles 43, alinéa 1, 46 et 47 du DPR 445/2000 et dans les limites prévues à l’article 3 du décret précité, les administrations publiques italiennes sont tenues d’obtenir d’office les informations, données et documents déjà en possession de l’Administration publique, après que l’intéressé ait indiqué les éléments indispensables à leur récupération.
Par conséquent, en cas de demandes d’acquisition ou de renonciation à la citoyenneté présentées par des citoyens italiens, de l’UE ou de pays tiers séjournant régulièrement en Italie, ceux-ci ne devront pas produire de certificats contenant des informations ou données déjà en possession de l’Administration publique italienne, mais devront simplement indiquer dans la demande tous les éléments nécessaires à la récupération de ces informations ou données.
À compter du 8 août 2009, les demandes ou déclarations relatives à l’élection, l’acquisition, la réacquisition, la renonciation ou la concession de la citoyenneté italienne sont soumises au paiement d’une contribution de 250 €.
À partir du 1er janvier 2025, toutes les demandes de reconnaissance de la citoyenneté italienne de personnes majeures sont soumises au paiement d’un droit de traitement de la demande de 600 €.